E-commerce - Pour leurs intrants, ils optent pour des achats en ligne 

Il y a 1 année 846

Aujourd’hui, les viticulteurs qui souhaitent s’approvisionner en intrants agricoles peuvent se tourner vers plusieurs acteurs de l'e-commerce. Les différents types de structures qui coexistent tendent à étoffer leurs gammes.

Agriconomie, Agrifournitures, Agrileader, Agrilisa, Aladin.farm, Delivagri, FertitradeLe nombre de plateformes d’e-commerce pour s’approvisionner en produits phytosanitaires, engrais, semences et autres intrants agricoles et équipements s’est considérablement étoffé ces dernières années. À côté des sites marchands disposant de magasins et de stocks, des « pures players » – exerçant leur activité uniquement en ligne – mais aussi des coopératives et des négoces se sont lancés sur ce créneau de la vente en ligne de produits d’agrofournitures.

Parmi les acteurs du marché, Agriconomie, basé dans la Marne, est devenu un poids lourd. Historiquement dédié aux grandes cultures et aux polyculteurs-éleveurs, ce pure player créé en 2014 s’est ensuite intéressé aux autres secteurs dont celui de la viticulture. L’entreprise compte aujourd’hui 20 000 contacts de viticulteurs dans sa base de données dont plus de 2 000 clients réguliers. En 2021, les viticulteurs ont représenté 9 % de son chiffre d’affaires. Mais la société ambitionne de doubler cette part en 2023 en leur proposant une offre complète. Depuis cette année, ils peuvent ainsi déjà se fournir en engrais, semences et produits de protection des plantes utilisables en AB. Dans les prochains mois, ils devraient trouver de nouveaux intrants (amendements…), des équipements et des pièces mécaniques spécifiques (cuverie, enjambeurs…).

100 millions d’euros en 2020

Dans la distribution traditionnelle, certains négoces spécialisés dans les grandes cultures se sont aussi engagés dans l’aventure du numérique (Ternoclic…). S’agissant du groupe Perret, présent dans le secteur viticole, il pourrait proposer avant fin 2023 une plateforme digitale qui servirait en partie d’outil de vente.

Dans le milieu coopératif, la plateforme Aladin.farm, mise en route fin 2019, continue, quant à elle, à grandir. Cette plateforme de vente en ligne de produits et de services agricoles, coconstruite avec les coopératives de l’Union InVivo, a dépassé les 100 millions d’euros de chiffre d'affaires en 2020. Aujourd’hui, 24 coopératives et leurs filiales négoces se servent de la plateforme pour approvisionner leurs agriculteurs en produits phytosanitaires, semences, services (objets connectés…), équipements… Depuis septembre dernier, des agroéquipements pour la vigne et l’arboriculture sont par ailleurs référencés (fils de palissage, sécateurs…). Parmi la dizaine de coopératives spécialisées en viticulture, trois intègrent ces gammes de produits dans leurs catalogues en ligne. Les autres coopératives devraient suivre.

Rappelons enfin que certains sites marchands comme Agrileader et Agrilisa proposent aussi des gammes spécifiques aux viticulteurs, en conventionnel et en AB. Présentes depuis plus longtemps sur le secteur de l'e-commerce, ces entreprises ont vu ce marché se développer et elles devraient vraisemblablement encore le voir évoluer ces prochaines années.

Fabrice Thibaudeau, viticulteur, utilisateur d’Aladin.farm : « C’est une formule complémentaire »
« Je suis céréalier et viticulteur à Grézac (Charente-Maritime) avec 215 hectares de céréales et 37 ha de vignes. J’adhère à la coopérative Océalia. Je me suis intéressé à la plateforme Aladin.farm dès ses débuts, il y a trois ans. J’ai commencé à l’utiliser pour des produits de réapprovisionnement, pour préparer mes traitements pour les céréales et la vigne. Maintenant, je commande des produits fongicides, de biocontrôle, des engrais phosphatés pour la vigne, mais aussi des EPI. J’utilise la plateforme huit à dix fois par an, pendant les mortes-saisons ou quand j’ai oublié un produit. Deux jours après, Océalia me livre à la maison. C’est simple, efficace, pratique. Je gagne en autonomie et en réactivité. Ce que je trouve aussi très bien, c’est la possibilité de voir la disponibilité des produits dans les différents dépôts de la coopérative et de pouvoir utiliser le système du click and collect. J’ai la chance d’avoir un dépôt à 2 km de chez moi.
Aujourd’hui, je commence à regarder les autres produits et services de la gamme « vigne » proposée par Océalia sur Aladin.farm. Mais j’achète uniquement les produits que je connais. S’il y a une nouveauté, j’échange avec mon conseiller d’exploitation. Cela reste primordial ! Je trouve finalement la formule complémentaire à la relation avec mon conseiller d’exploitation et le chef de dépôt. Au début, je pensais que j’allais perdre en proximité avec la coopérative, mais c’est l’inverse. La relation s’est renforcée avec un meilleur service. »

Antoine Bonfils, chef de culture, utilisateur d’Agriconomie : « Les prix sont transparents et dégressifs »
« Je suis chef de culture au sein du domaine de Montine, à Grignan dans la Drôme provençale. Nous cultivons 80 hectares de vigne en conversion bio, 20 ha de lavande et 4 ha de truffier. J’utilise le site Agriconomie depuis trois-quatre ans pour acheter des semences qui servent pour les couverts végétaux. Leur catalogue en semences AB est important. Avec trois autres domaines situés à proximité, nous réalisons une commande groupée une fois par an. Les prix sont transparents et dégressifs. La livraison groupée se fait au domaine. J’en suis satisfait. Le site est par ailleurs bien fait, intuitif. J’ai rencontré une fois un problème sur le site. Tout de suite, j’ai eu quelqu’un au téléphone qui s’est occupé de mon compte.
Concernant mes autres produits d’agrofournitures, je les achète chez des fournisseurs basés à proximité du domaine, avec lesquels je bénéficie d’un service après-vente. C’est pratique. Mais, plus tard, je pense me servir davantage du site d’Agriconomie. Il faut que je prenne le temps de m’y pencher. Leur catalogue est assez complet. Il semble intéressant. Il faudra vérifier la réactivité et la disponibilité. En allant sur la plateforme, cela m’aidera aussi à négocier mes achats avec mes fournisseurs actuels et d’aller ainsi au plus offrant. »

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